IIIèmes "journées théobaldiennes"
5 et 6 septembre 2012, à Saint-Thibault en Champagne
Compte-rendu des deux journées
Ces troisièmes « journées théobaldiennes », faisant suite aux « journées » qui se sont tenues à l’ermitage de Notre-Dame de Bermont, à Greux (Vosges – Lorraine) en septembre 2007, puis en Italie à Badia Polesine (Rovigo – Vénétie) en septembre 2008, se sont déroulées en 2009 à Saint-Thibault dans le département de l’Aube, en Champagne, province natale du jeune Thibaut de Provins.
Ces journées resteront dans la mémoire de chaque participant, tant pour la qualité et la cordialité de l’accueil réservé par la commune de Saint-Thibault, que par le vif intérêt suscité par les divers intervenants ou par les visites organisées par nos hôtes.
Un grand merci à nos hôtes, donc, pour la réussite exceptionnelle de ces magnifiques journées dont vous allez trouver un compte-rendu qui malheureusement ne pourra pas être exhaustif, en raison même de la richesse de ces 3èmes rencontres théobaldiennes.
Le programme
Samedi 5 septembre :
- 9h : accueil salle des fêtes
- 9h30 : colloque
- 12h : vin d’honneur et déjeuner, offerts par la commune
- 14h30 : colloque
- 16h : départ pour Troyes en bus,
visite du centre historique et de l’exposition « le beau XVI ème ».
Dimanche 6 septembre :
- 9h : conclusions du colloque
- 10h : messe en l’église paroissiale Saint-Thibault
- 13h : repas à Saint-Thibault
- 14h30 : départ en bus, visites de Chaource et de Rumilly-lès-Vaudes
- 17h30 : clôture du colloque
Les journées furent ouvertes par Madame Marie-France Jolliot, maire de Saint-Thibault qui nous accueillit en ces termes :
« Mesdames, Messieurs,
« Passionnés et enthousiastes que vous êtes pour la vie de Thibaut, à Badia, vous avez choisi de poursuivre l’aventure théobaldienne en notre petite commune, nous vous en sommes reconnaissants.
« Je tiens personnellement à encourager les actions et les recherches menées par les diverses associations que vous représentez et qui participent au dynamisme culturel, je vous félicite pour le travail accompli depuis plusieurs années déjà.
« Je suis moi-même très attachée au respect du patrimoine et à notre histoire. Célébrer le Saint Patron de notre commune « Thibaut », nous conduit à nous replonger dans nos racines, notre histoire, nos traditions.
« Je ne suis pas la seule d’ailleurs à être intéressée par vos recherches puisque ce midi, nombreux sont les habitants qui ont répondu à notre invitation et se joindront à nous.
L’ensemble du Conseil Municipal et moi-même sommes ravis de vous accueillir en notre commune et vous souhaitons d’excellentes journées de travail en toute convivialité ».
A l’issue du chaleureux mot d’accueil de Madame Jolliot, Monsieur André Brunet, coordinateur de ces journées, lança et dirigea les travaux.
Afin d’en faciliter le compte-rendu, ces travaux ainsi que les activités récréatives qui marquèrent ces deux journées, sont retracées dans les annexes suivantes :
- Annexe I : Témoignages
- Annexe II : Les comtes de Champagne par Marie Geneviève Grossel
- Annexe III : Documents de travail présentés
- Annexe IV : Traduction du manuscrit d’Alençon par le frère Alban
- Annexe V : Le culte de saint Thibaut dans l’Aube par André Brunet
- Annexe VI : Visites récréatives
- Annexe VII : Dossier photos
Les travaux entrecoupés de moments de détente, visites de centres historiques champenois, d’églises, de sites archéologiques … sans compter les discussions animées au cours des repas ont été très appréciés : l’ambiance particulièrement conviviale ainsi que les locaux restaurés avec goût qui accueillaient les participants ont beaucoup contribué à la réussite de ces 3° journées.
Ces journées se conclurent par diverses propositions, à mettre en œuvre dans les mois à venir, telles :
- la nécessité de « réactiver » le site Internet « theobaldus » : ceci est réalisé depuis le 11 novembre dernier ( http://www.theobaldus.org ). Ce site devrait être mis à jour régulièrement,
- la publication et la diffusion de nos travaux selon des modalités à réfléchir,
- les relations à développer avec d’autres lieux théobaldiens,
- les contacts à prendre avec les historiens … etc … qui seraient intéressés par nos recherches.
- Enfin, il a été convenu que nous nous retrouverions en 2010, en ITALIE, à SOSSANO où le jeune Thibaut vécut, en ermite, les dernières années de sa courte vie, ainsi qu’à BADIA POLESINE.
Ces 4èmes journées qui se devraient se tenir les 28 et 29 août 2010 seront bien entendu, largement ouvertes, aux nouveaux venus d’autres horizons théobaldiens, que nous espérons nombreux.
Bien cordialement.
L’équipe de rédaction, le 30 novembre 2009
Annexe 1 : Témoignages
Mariateresa Muraro
, Badia Polesine – Rovigo - Italie
Les 4, 5 et 6 septembre, j’ai participé à la troisième rencontre pour construire le chemin de saint Thibaut.
Beaucoup de personnes ont participé à la réunion, de différents endroits de France et d’Italie. Monsieur Olivier a conduit et dirigé – en vrai mentor - les divers arguments avancés sur :
- La vie de saint Thibaut
- Thibaut, homme européen
- Le culte de saint Thibaut en Aube
- Le fonctionnement du site informatique.
Nous avons eu beaucoup d’informations sur ce saint : Monsieur Coudert a recensé une cinquantaine de livres environ qui le concernaient dont seulement cinq apparaissent importants et intéressants. D’ailleurs – selon ce que j’ai compris – tous sont issus du texte latin de Pierre de la Vangadice.
Une autre nouvelle intéressante fut la date de naissance de Thibaut qu’il faut retarder de trois ans.
Madame Grossel, en historienne avertie, nous a longuement parlé, avec passion, des premiers comtes de Champagne, de leur pouvoir, de leur puissance, de leurs richesses.
Personnellement j’aurais aimé savoir pourquoi tant d’églises avaient été dédiées à saint Thibaut, en France ? Et pourquoi, déjà de son vivant, sa renommée était si répandue ? A moins qu’il ne fut devenu célèbre qu’après sa mort et avec le retour de ses reliques en France ?
J’aurais souhaité savoir dans quelles abbayes italiennes s’était arrêté son frère Arnoul sur le chemin de son retour en France, avant de traverser les Alpes ? Avait-il emprunté le col du Saint-Gothard ou un autre col ?
Enfin j’aurais aimé aborder la question de la présence des templiers à Sossano et celle du mystère qui entoure encore aujourd’hui leur histoire.
Monsieur Brunet a illustré très clairement les différents lieux de sa région où il y eut et où est encore vivant le culte de saint Thibaut.
Pour conclure – selon moi – il faudrait insister sur Thibaut « Homme Européen » et sur « sa véritable vie ».
L’accueil a été excellent : j’ai beaucoup apprécié la présence constante du maire, Madame Marie-France Jolliot, une sorte de patronne et protectrice ; et surtout je dis merci à André et Jeannine Brunet qui m’ont reçue comme une amie de toujours…
Gianfranco Nezzo
, président de l’association « Amici di San Teobaldo » de Badia Polesine.
Au nom de l'Association des « Amici di San Teobaldo » de Badia Polesine, je remercie nos amis André et Jeannine pour leur travail et pour l'accueil reçu.
Pendant le congrès, je n'ai pas eu le temps de présenter les travaux de notre association au cours de l’année 2009, parce que le programme était déjà bien chargé.
Pour résumer, nos efforts ont porté, tout au long de l’année 2009, sur :
- la traduction par Madame Betresini de la « Traslatio S.Theobaldi ab Italia » par Arnulfum Fratrem Ejus (voir cette traduction en annexe III – 2)
- la traduction en rime italienne de la « Vie de Saint Thibaut de Provins » - Version française anonyme en vers octosyllabes, du XIIIème siècle (voir cette traduction en annexe III - 3)
- le livret présentant quelques miracles de saint Thibault par les élèves de CM1 de Badia Polesine.
Durant l'année de préparation pour le prochain congrès prévu fin août 2010, il faudrait surtout se concentrer sur le projet d’établissement d’une « Route Saint Thibault » réaliste et le plus possible réalisable.
Amicalement !
André et Jeannine Brunet,
organisateurs, Saint-Thibault - Aube
En tant qu’hôtes de ces 3èmes journées théobaldiennes, nous nous sommes efforcés de poursuivre le travail entrepris lors des deux éditions précédentes.
Tout d’abord en essayant d’approfondir la recherche concernant la vie et le culte de saint Thibault à travers l’étude de manuscrits anciens d’une part et en nous intéressant au culte du Saint autour des comtes de Champagne, notamment dans l’Aube, d’autre part.
Un brillant aperçu sur l’histoire des comtes de Champagne à l’époque de saint Thibault nous fut exposé par Madame Marie-Geneviève Grossel.
L’ébauche des itinéraires possibles pouvant déboucher sur une route Saint Thibault fut abordée en même temps que le projet de publication d’un recueil de nos travaux destiné, non seulement à nous faire connaître mais aussi à servir de guide pour des échanges possibles entre les différents sites théobaldiens. Déjà de petites publications voient le jour : bande dessinée de Nicola Donelli évoquant la vie du Saint, fascicule de Saint-Thibault-des-Vignes, article dans la revue « La Vie en Champagne ». Ainsi des contacts s’établissent déjà entre Saint-Thibault-des-Vignes et notre Saint-Thibault.
Une solution se fait jour pour ce qui est de la naissance du site informatique consacré à St Thibault.
Notre audience s’élargit et nous souhaitons la bienvenue aux nouveaux : Gorze (Moselle), Saint-Thiébault (Champagne), Joigny (Bourgogne). Grand merci à nos amis italiens, ils étaient fidèles au rendez-vous et nous accueilleront l’an prochain à Sossano et Badia pour les 4èmes journées théobaldiennes.
Notre carnet d’adresses mis à jour compte 60 noms, 27 sites ont répondu à notre invitation, 21 étaient représentés par 44 personnes auxquelles il faut ajouter les sympathisants de notre commune de Saint-Thibault (Aube).
Nous remercions vivement la commune de Saint-Thibault car pour la première fois l’organisation des journées théobaldiennes s’est faite avec le concours d’une collectivité locale.
Enfin, il nous faut souligner la bonne ambiance qui régna tout au long de ces deux jours durant lesquels les participants firent connaissance ou se retrouvèrent en toute simplicité dans la plus parfaite convivialité.
Que tous en soient remerciés ici.
Alain Buis
, conseiller municipal de Saint-Thibault-des-Vignes - Seine-et-Marne
Initiées en 2007 par un groupe d’historiens et de passionnés de saint Thibault, les journées théobaldiennes célèbrent cette année leur troisième édition. Après Greux (Notre Dame de Bermont) et Badia Polesine, c’est donc la ville de Saint-Thibault près de Troyes dans l’Aube qui a organisé du 05 au 06 septembre cette rencontre.
Avec le soutien actif du maire de la commune, Madame Marie-France Jolliot, son conseil municipal, ainsi que du comité des fêtes, ces journées ont attiré cette année plus de 60 participants qui sont élus des communes, responsables des associations de patrimoine, des communautés religieuses mais aussi des chercheurs, historiens, conférenciers ou simples passionnés. Ainsi, pas moins de 9 villes ayant des liens avec notre saint étaient présentes : Greux, Saint-Thiébault (Haute-Marne), Saint-Thibault-en-Auxois, Saint-Thibault en Aube, Joigny, Gorze, Badia Polesine, Sossano et enfin la nôtre.
Animée par André et Jeannine Brunet, la rencontre de cette année a permis de faire un point sur plusieurs dossiers : les différents textes sur la vie de saint Thibault, le tracé des routes de saint Thibault (celle de saint Thibault vivant et celle d’Arnould son frère ou la route des reliques) et la reprise du site Internet dédié au saint (www.theobaldus.org).
La présence pour la première fois des représentants de Gorze, Saint-Thiébault et Joigny et le nombre important de participants sont aussi un signe encourageant de l’intérêt croissant pour ce projet.
Pour notre commune (Saint-Thibault-des-Vignes), nous souhaiterions avant tout faire connaître la vie du saint – liée à la fondation de notre commune – au plus grand nombre à travers des démarches inédites : éditer un guide des villes théobaldiennes (une excellente idée de notre ami Alberto Cogo de Sossano) mais aussi organiser des journées de visite à d’autres communes théobaldiennes pour mieux découvrir les trésors cachés des villes partageant le même nom ou le même saint patron que la nôtre.
Notre service du patrimoine va activement travailler sur ces projets dans les mois à venir.
Enfin, les journées théobaldiennes auront lieu l’année prochaine les 28 et 29 août en Italie, chez nos amis de Sossano et de Badia Polesine. Si vous souhaitez y participer, n’hésitez pas à contacter notre service à la mairie de Saint-Thibault-des-Vignes.
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Annexe 3 : Documents divers présentés lors des journées
Par Maurice Coudert
L'intervention a débuté par la présentation de la traduction française d'une Vie de Saint Thibaud, celle du manuscrit d'Alençon, qui nous arrivait le matin même de Frère Alban de l'Abbaye bourguignonne Sainte Marie de la Pierre-qui-Vire, par l'entremise de Maurice Léchenault de Saint-Thibault-en-Auxois (voir annexe IV).
Cette Vie, selon les médiévistes, est celle même de Pierre de Vangadice, le compagnon et ami de Thibaud, celle qui fut présentée au pape Alexandre II pour la canonisation en 1073 et qui circula ensuite dans les abbayes normandes qui désiraient étoffer leur bibliothèque et leur liturgie. Il faut savoir qu'Alexandre II avait fait une partie de ses études à l'abbaye normande du Bec dirigée par Lanfranc. La copie d'Alençon traduite par Frère Alban a été réalisée à l'abbaye normande Notre-Dame-du-Bois de Saint-Evroult-en-Ouche, vers la fin du XIème siècle, et était donc sa propriété. Il faut dire qu'avec celle-ci, deux autres copies du XIème de la Vie de Saint Thibaut par Pierre de Vangadice, sont actuellement répertoriées: Surius et les Bollandistes pour l'une et la copie de l'abbaye Saint-Martin-des-Champs pour l'autre dont le manuscrit est conservé à la Bibliothèque Mazarine de Paris (ms 1710).
Les trois versions sont semblables, pour ne pas dire identiques, et seule l'intelligence perspicace du traducteur peut en faire la différence, ce qui semble être le cas pour Frère Alban, dans la traduction duquel apparaît nettement la griffe et la personnalité de l'auteur de l'original latin, Pierre de Vangadice, et la finesse nuancée du personnage principal, le bienheureux Thibaud.
Vous pourrez trouver la traduction du manuscrit d’Alençon sur notre site internet www.theobaldus.org . Les trois documents cités ci-dessus étaient consultables dans la salle des conférences.
S'ensuivirent ensuite l'évocation de trois autres Vies romanes de Saint Thibaud : La poésie de 1058 vers alexandrins de Guillaume d'Oyé composée en 1267, paraphrasant de très près le texte d'Alençon, genre chanson de geste qui peut être clamée autant en extérieur qu'en église ; la poésie de 398 vers octosyllabiques, d'auteur inconnu, merveilleuse évocation ''chantante'' de la Geste de Thibaud, en écoute silencieuse ou déclamée; le texte en prose du manuscrit 17229 de la BNF, d'auteur anonyme, mis en valeur par Mr Nicolaon, aussi intérieurement ''chantant'' que le précédent.
Ces trois documents du XIIIème étaient à disposition de l'assemblée.
Annexe 6 : Visite récréative
Par André et Jeannine Brunet
Sites remarquables du comté de Champagne visités au cours de ces journées
TROYES
Quartier historique XVIème
Le « Beau XVIème en Champagne »
Grâce aux comtes de Champagne la ville connut une période de prospérité dès le Xème siècle. Ils favorisèrent de grandes foires annuelles qui permirent des échanges fructueux à la fois commerciaux, religieux et intellectuels, notamment avec l’Italie.
La Renaissance fut une période tout aussi florissante et l’héritage de ce beau XVIème, tant dans le domaine de la sculpture que dans celui du vitrail, se rencontre à chaque pas dans le centre historique que nous avons visité avec la très belle exposition sur la sculpture champenoise appelée précisément : « Le Beau XVIème ».
ISLE-AUMONT
Madame GUICHARD, Présidente de l’association Jean Scapula et ses amis se sont très gentiment mis à notre disposition pour nous faire visiter ce site extraordinaire. Jean Scapula fut l’archéologue passionné qui passa sa vie à fouiller et mettre en valeur la butte d’Isle-Aumont.
Il mit au jour d’antiques nécropoles : mérovingienne puis carolingienne, avec des milliers de tombes et plus de 600 sarcophages en pierre.
Aujourd’hui, l’église, appelée « l’église aux trois sanctuaires », occupe la butte où se trouvaient l’abbaye et la nécropole au Moyen Age .On y admire la pierre de l’autel carolingien du Xème, puis le chœur et l’autel de la nef romane, enfin la nef gothique et son autel du XVIème.
L’église aux trois sanctuaires d’Isle-Aumont
CHAOURCE
Mise au tombeau
Nous sommes toujours dans ce si riche XVIème siècle champenois lorsque nous arrivons à ce bourg pittoresque. L’église St Jean Baptiste présente à elle seule un véritable musée de la sculpture. On peut y admirer de magnifiques œuvres souvent anonymes. Cependant, certaines sortent de l’atelier du très célèbre « Maître de Chaource » resté inconnu à ce jour. Il est à l’origine d’une œuvre majeure datée de 1515 « La Mise au Tombeau » où les personnages grandeur nature présentent des attitudes si expressives.
RUMILLY-lès-VAUDES
L’église Saint Martin fut édifiée entre 1517 et 1549 par Jean Colet chanoine de Troyes. Elle est de style gothique flamboyant et conserve de très beaux vitraux du XVIème avec un remarquable retable polychrome daté de 1533.
Au passage nous admirons le célèbre manoir des Tourelles, toujours du XVIème, qui fut la résidence d’été des abbés de Molesme.
Eglise de Rumilly-lès-Vaudes.
documents associés situé sur le site Theobaldus
Traduction du manuscrit latin de la vie de saint Tetbald, selon Pierre de Vangadice, par frère Alban, Abbaye de la Pierre Qui Vire